L'interview Objectif J.O : Romain Heinrich, membre de l’équipe de France de Bobsleigh aux Jeux Olympiques de Pékin 2022

Crédit Photo : Jelle Vermeerscht

Bonjour Romain, tout d’abord félicitation pour cette sélection ! Quand as-tu appris cette formidable nouvelle ?

J’ai eu l’information de manière officielle ce mercredi 19 janvier, quand le CNOSF a publié la liste des qualifiés sur son site internet. Cela faisait néanmoins longtemps qu’on savait que nous serions sélectionnés car nous avions réalisés tous les critères du chemin de sélections et nous avions déjà préparés les bobs pour leur transit vers la Chine. Donc ça n’a pas été une grande surprise. Mais tant que ce n’est pas officiel, on préfère toujours se dire que ce n’est pas réel.

 

Ta participation, un objectif ou un rêve ?

Un objectif ! Cela fait de nombreuses années que j’ai coché cette date sur le calendrier et je suis très heureux que cela se concrétise. Comme ce seront mes troisièmes jeux olympiques, j’ai laissé un peu de côté l’émerveillement de la première fois pour laisser place à l’ambition d’un beau résultat là-bas.

 

Peux-tu rapidement nous présenter ton sport.

Le bobsleigh, c’est un sport d’enfant pratiqué par des adultes. Glisser à plusieurs sur une pente avec la volonté d’aller toujours plus vite. Tout le monde a déjà fait de la luge étant petit. Là, on le fait à plusieurs, et on se chronomètre. Pour être bon au bobsleigh, il faut pousser fort au début. On a 50m pour donner un maximum de vitesse à l’engin. Ensuite, on saute dedans et le pilote (c’est moi) cherche à prendre les meilleures trajectoires pour aller vite. C’est un sport où le matériel est très important, car la glisse et l’aérodynamisme restent essentiel à plus de 130 km/h.

 

Peux-tu nous dire quelques mots te concernant et depuis quand pratiques tu ce sport ? 

Je suis arrivé dans le bobsleigh par le biais de l’athlétisme, un peu à l’image de Rasta Rockett même si mon histoire est nettement moins tragique que celle des jamaïcains qui ratent la qualification olympique sur 100m. Cela fait maintenant 11 ans que je suis en équipe de France et j’aime tout de ce sport. La dimension collective, l’effort explosif au départ, la concentration et l’effort mental pour bien piloter, le réglage du matériel. A mes heures perdues, je suis ingénieur dans l’industrie. J’ai occupé plusieurs postes à responsabilité. A l’échelle d’une carrière, je pense que c’est essentiel d’avoir un double projet et d’être très équilibré à ce niveau là.

Crédit photo : Viesturs Lacis

Est-ce que la situation sanitaire a impacté la pratique de ton sport et comment te prépares-tu pour ces Jeux en cette période ?

On peut dire que la situation sanitaire a impacté la pratique du sport, même si nous avons eu la chance de pouvoir continuer à faire des saisons. C’est juste que la coupe du monde s’est recentrée uniquement en Europe, pour éviter les logistiques complexes et l’avion avec toutes les règles d’entrées des différents pays. Aussi, on fait les courses à huit clos, ce qui est quand même vachement moins marrant. Le sport, c’est avant tout du partage entre passionnés. En ce qui concerne les protocoles sanitaires, nous y sommes habitués et ce n’est au final pas si contraignant. Comme on pratique un sport d’extérieur, il suffit de sortir du vestiaire si on veut respirer un peu.

 

Quel est ton objectif pour les Jeux de Pékin 2022 ?   

Nous visons TOP6 ou mieux en bob à 2, et TOP10 ou mieux en bob à 4. Avec pourquoi pas, sur la course d’une vie, le plaisir de monter sur le podium. Les écarts en bobsleigh sont très serrés. Si on joue dans le bon groupe, tout est possible.

 

Comment gères-tu le petit mois qui te sépare des JO ?

Nous avons terminés mi-janvier les dernières coupes du mondes qui étaient encore qualificatives. Même si nous avions déjà rempli le niveau de performance requis par la Fédération Française des Sports de Glace, il était important de rester présent sur ces coupes du monde pour maintenir notre classement mondial et nous assurer un bon dossard de départ aux Jeux Olympiques. Nous passons quelques jours en France avant de repartir en stage de préparation physique en Allemagne. Cela nous permet de faire les derniers réglages, et aussi de nous mettre sous cloche pour éviter d’attraper le COVID. On sera dans l’avion le 31 janvier, et on restera en Chine sur toute la période jusqu’à la cérémonie de clôture. Les épreuves du bob à 2 étant plutôt au début, et les épreuves du bob à 4 tout à la fin.  

Crédit photo : Viesturs Lacis

Le moment le plus intense que tu as vécu en regardant les Jeux ?

La victoire de Renaud Lavillenie aux Jeux Olympiques de Londres en 2012. Le concours était parfait, et le suspens à son comble avec le jeu d’impasse, le record olympique et le titre à la fin.

 

Une phrase pour définir les Jeux Olympiques ?

Pour moi, les Jeux Olympiques c’est l’occasion de partager avec le plus grand nombre notre passion, notre formidable sport, et pourquoi pas de vivre des émotions très intenses !

 

Romain, le mot de la fin.

J’espère que vous suivrez le bob aux Jeux Olympiques et si vous voulez essayer, n’hésitez pas à vous rendre à la piste de La Plagne, seule piste de bobsleigh en France. Il y a près de 14 000 baptêmes par an qui sont faits, sensations garanties !!!!

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Allez les Françaises, Allez les Français – Janvier 2022

Photos mises en ligne avec l’accord de Romain Heinrich

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