L’interview "Entreprendre au féminin" de Pauline Boussac, conceptrice de L'Académie

L'Académie est un lieu hybride expérientiel, de séjour, d'évènements, de partages et (dé)connexions au Sud de la Bourgogne. Pauline en est sa conceptrice.

Bonjour Pauline, pouvez-vous rapidement nous indiquer votre parcours scolaire et professionnel ? (Avant la création de L'Académie).

J’ai réalisé un BTS à Paris et un Master en management de l’hôtellerie restauration à l’Ecole de Savignac. Dès la sortie de mes études, j’ai été salariée durant 15 ans dans le secteur de la restauration au sein de 2 grands groupes internationaux, avant de créer en 2016 ma société. J’ai réalisé durant 8 ans de grands projets d’Hospitalité (restauration et services) adressés aux entreprises pour un grand cabinet de conseil parisien et quelques clients indépendants.

Parallèlement et parce que c’était pour moi comme une évidence, j’ai développé des séminaires en Ecole Supérieure pour partager ma passion des projets dans un format pédagogique innovant avec des centaines d’étudiants chaque année.

Je poursuis depuis 2024 ces deux activités dans une proportion moindre pour laisser une place à l’Académie et équilibrer mon temps.

 

Parlez-nous de L'Académie et de son histoire ?

L'ACADEMIE, c'est l'histoire d'un lieu que j'ai imaginé et programmé après 25 ans de parcours dans le secteur de l'Hospitalité Tertiaire.

Poussée par l'envie d'accueillir de nouveaux formats de collaboration au sein d'une grande maison de famille, j'ai eu la chance au travers de ce projet de réaliser plusieurs rêves ...

Créer un lieu qui resserre les liens d'une équipe dans un monde professionnel ultra digitalisé qui parfois nous isole ;

Ralentir l'espace d'un moment le temps qui passe -trop vite- pour se Reconnecter ensemble et donner aux autres le meilleur de soi-même ;

Permettre de décupler la force de travail d'une équipe dans un environnement immersif et apaisant, propice à la créativité et à la réflexion.

Le monde de l’entreprise est en quête d’émotions nouvelles.

Je crois que l'HOSPITALITE est un excellent moteur du changement de nos usages professionnels.

Pour l'Académie, j’ai imaginé :

Un lieu qui serait ouvert à une clientèle professionnelle en semaine et privée le Week end.

Un niveau d'hébergement offrant le standing d'un hôtel 4* tout en étant chez soi "comme à la maison" ;

Un service sur mesure professionnel et "juste pour vous" pour favoriser le lien et se décharger des contraintes inutiles ;

Une restauration artisanale et locale de qualité à partager ensemble pour se rappeler qu'autour d'un bon repas, nous ne sommes que meilleurs au travail ;

Un espace dédié au lâcher prise où le vin, l'art et la musique occupent la première place parce que l'Entertainment est à la fois propice à l'énergie collective et à la performance ;

Son ancrage dans un village viticole dont la sincérité et la générosité nous ramènent à des valeurs terriennes essentielles.


Pourquoi et comment vous êtes-vous lancée dans l'entrepreneuriat ? Y-t-il eu un déclic particulier ?

25 ans d’Hospitalité et de passion pour ce secteur aujourd'hui challengé par de nouveaux enjeux économiques et écologiques ;

De fantastiques projets de restauration tertiaire pour imaginer de nouvelles expériences de services et des parcours inédits pour les collaborateurs ;

Près de 1000 étudiants de nos belles Ecoles hôtelières supérieures formés entre 2017 et 2024 à l'Hospitalité tertiaire et à l'Entrepreneuriat HTR ;

50 ans ... et cette envie profonde de donner un sens commun à tout cela !

Créer votre entreprise, c’était une vocation, une obsession, une opportunité ou une nécessité ?

Je dirai que c’est une vocation. J’ai choisi ce parcours, j’ai volontairement pris une expérience solide auprès de grands groupes et construit mon réseau avant de me lancer. J’aime la prise de risque lorsqu’elle est conduite avec prudence.

 

Quel fut l'avis de votre famille, de vos amis ?

Il fut tout à fait favorable, mon mari et mes enfants ont été mes premiers supporters, ils m’ont soutenue durant le déploiement de mes activités. Mes amis et mes pairs m’ont challengée avec beaucoup de bienveillance et de pertinence. Je les ai écoutés et j’ai réorienté certaines décisions en conséquence.

 

Comment est-ce que vous avez passé le cap concrètement ?

Ma dernière expérience professionnelle au sein d‘un grand groupe de restauration international m’a définitivement convaincue qu’il était l’heure pour moi de prendre de mon envol et donner une identité plus personnelle à mon métier.

J’ai d’abord commencé par exercer mon activité de conseil de manière indépendante avant de développer l’Académie.

J’ai cherché à intégrer à mon métier de nouvelles valeurs, une personnalité, une singularité, un supplément d’âme.

Cette liberté d’organisation et d’action que confère l’entrepreneuriat m’a permis de m’ouvrir parallèlement à l’enseignement, un sujet qui m’est cher, moi qui n’aimais pas l’école.

 

Quel a été votre investissement (temps, formation, argent) ?

J’ai mis 1 million d’euros dans le projet mais surtout du cœur et de l’énergie. J’avais cette chance d’être entourée d’un réseau solide pour m’épauler et de pouvoir mettre à profit mon expérience antérieure au service de ce projet.

De l'envie de créer L'Académie à sa création, combien de temps en tout et quelles étapes furent les plus dures ?

Pour créer L’Académie, j’ai consacré 2 ans à sa modélisation / conception, 1 an et demi à la recherche du lieu et du financement et 8 mois de travaux intensifs. Le projet a donc totalisé plus de 4 ans avant d’ouvrir la porte aux premiers clients le 1er mai 2024.

 

Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous avez dû faire face ?

L’entrepreneuriat, c’est beaucoup de résilience et de persévérance, il faut garder le cap et ne pas se laisser embarquer par un courant un peu fort. La mer est fluctuante et l’itinéraire que vous avez imaginé n’est pas toujours empruntable.

 

Le fait d’être une femme a-t-il eu une quelconque influence sur votre façon d’aborder ou de mener votre projet ?

Je dirai que c’est plutôt la personnalité de chacun qui peut influer sur le développement du projet et le vécu de l’expérience entrepreneuriale.

 

Avez-vous perçu des différences de traitement pendant la création de L'Académie concernant votre projet selon votre sexe ?

Non, je n’ai pas rencontré de difficultés particulières.

 

Créer sa boîte, c’est du bonheur ou du stress ?

Du bonheur bien sûr !

 

Comment organisez-vous votre journée ?

Je consacre les bords de ma semaine (le lundi et le vendredi) au pilotage et au développement de ma société et de ses activités et les 3 jours du milieu au conseil et à l’enseignement.

Mais il faut être flex ! parfois l’agenda est bousculé et certains jours ne se passent pas comme prévu.

Qu’est-ce qui est le plus fun dans votre quotidien d’entrepreneure ?

Aucun jour ne se ressemble mais ce que je préfère le plus, ce sont les rencontres multiples qui jalonnent mon quotidien.

 

Travailler le week-end, c’est exceptionnel ou récurrent ?

C’est assez récurrent mais je travaille à ne plus travailler … le week end !

 

Comment concilier vous vie privée et vie professionnelle ?

La passion pour mes activités professionnelles m’amène souvent ne pas compter mon temps. Je devrais probablement mieux équilibrer le temps consacré au travail et le temps consacré à ma vie privée. Mais il m’arrive parfois dans mon travail de prendre un tel plaisir dans ce que je fais que je n’ai pas l’impression de travailler, c’est trompeur !

 

Avez-vous déjà subi du sexisme en tant que femme entrepreneure ?

Au début de ma carrières la jeunesse doublée du fait d’être une femme a pu parfois être un frein dans un monde très masculin. L’expérience m’a permis de mieux assumer mes décisions et de poser le bon niveau de relation avec mon entourage professionnel.

 

Quels mythes autour de l’entrepreneuriat faut-il déconstruire ?

Les entrepreneurs sont tous des visionnaires.

 

Pour vous, « Entreprendre au féminin » a-t-il une signification particulière ?

Entreprendre au féminin, c’est pour moi aborder un sujet un projet, une personne en utilisant son sixième sens, cette forme d’intuition, d’instinct.

L’entrepreneuriat, c’est beaucoup d’arbitrages, de choix. Ce sixième sens, il est précieux.

Quelles sont les femmes que vous admirez/qui vous inspirent en ce moment ?

Fanny Ardent (sa beauté fatale, sa classe, son intelligence, son impertinence, bref tout !) – Florence Foresti (son humour, sa capacité à faire rire, sa force mentale et physique sur scène) – Céline Dion (son talent, son humour son courage).

 

Est-il important d’avoir des modèles ?

Oui, je trouve que les modèles sont nécessaires, stimulants, et s’ils sont devenus des modèles, c’est qu’ils ont ouvert des chemins et démontré leurs capacités. Il ne s’agit pas pour moi de les copier mais plutôt de retenir ce qu’ils ont de meilleur.

 

Si vous deviez donner un conseil aux femmes qui souhaiteraient se lancer dans l’entrepreneuriat, quel serait-il ?

Soyez une entrepreneure au féminin, votre force mentale, votre sensibilité, votre sixième sens sont des forces.

 

Que faut-il pour valoriser l'entrepreneuriat féminin ?

Beaucoup de femmes entrepreneures sont aussi des mamans. C’est un exercice extrêmement difficile et qu’il faut saluer. J’ai choisi pour ma part de me lancer dans l’entrepreneuriat avec de grands enfants.

 

A votre avis, quelles sont les qualités d'une bonne entrepreneure ?

Je dirai qu’une entrepreneure doit être

Agile - innovante - humaine - intuitive

 

Et si c’était à refaire?

Je referai exactement la même chose !

 

Pauline, pour terminer, merci de poursuivre cette phrase, « Entreprendre au féminin c’est…. »

… travailler avec sa tête, son cœur et suivre son sixième sens.

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Allez les Françaises, Allez les Français – Janvier 2025

Crédit Photo - L’Académie

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