L’interview "Mes yeux dans les Jeux" de Sébastien Verdin, équipe de France de rugby fauteuil

Ils nous auront fais rêver en prime time quelques jours d’affilés les coéquipiers du rugby Fauteuil de Sébastien. La France a terminé cinquième du tournoi, la meilleure performance de son histoire aux jeux Paralympiques. Après nous avoir fait la gentillesse de répondre à notre interview Objectif J.O, il récidive avec cette interview post J.O.

Bonjour Sébastien. Que retenez-vous de la cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques ?

Malheureusement je n'ai pas pu y participer car nous avions match le lendemain, mais nous avons regardé à la TV depuis le village. Je l'ai trouvé belle, à l'image de celle des JO, très artistique et remplie de symboles forts. 

 

Quels souvenirs de votre compétition ?

La ferveur ! Ce public incroyable qui faisait trembler les tribunes lorsque nous étions dessous pour notre entrée sur le terrain, qui encourageait et se donnait corps et âme sur chacune de nos actions de jeu, et ces bénévoles qui avaient toujours le sourire et dansaient même dans le froid et la pluie. Ça a fait beaucoup de bien de voir cette communion et joie pendant deux semaines. 

 

Par rapport à vos attentes, vous diriez que les Jeux Paralympiques de Paris 2024 sont…

…époustouflants !  Nous savions que cela serait fort en émotion et intense, mais à ce point la non. Ça a dépassé nos attentes en dépassant même sur plusieurs points les Jeux 2012 de Londres, ce qui était la référence! C’est très fort ça. 

 

Quels souvenirs de Paris 2024 dans leur ensemble ?

Je dirai l'ouverture des JO, la victoire du Seven (rugby) homme (j'y étais), et celle du cécifoot, on se serait cru en 1998 !

 

Du Village Olympique ? 

La communion et les nombreux échanges et mercis avec les bénévoles. On a passé nos soirées à leur distribuer des cafés, des muffins, discuter et rigoler avec eux. Nous avons construit une grande famille de Paris 24, sportifs ET bénévoles. 

Et par rapport à vos Jeux précédents à Tokyo ?

Forcément cela n'avait rien à voir, nous n'avions aucun public dû au Covid, les bénévoles japonais étaient beaucoup plus timides et distants. 

Est-ce que, ce qui se passe au village, reste au village ?

Parce qu'il se passe des choses au village ? 

 

Est-ce que des membres de votre famille, des amis ont pu venir vous soutenir ?

Justement ça a été aussi la force de Paris 2024. Là, nos familles et amis pouvaient venir sur place et nous voir. On a pu échanger avec eux après chacun de nos matchs, alors que d'habitude tout se passe derrière des écrans. Pour moi, ils étaient entre 15 et 20 sur chacun de mes matchs ! 

 

La chose / un petit secret / l’anecdote que vous n’avez pas dite ?

Le "famous" muffin n'était pas si extra que ça ! Mais il ne faut pas le dire pour laisser croire les américains 

 

Avez-vous pu assister à d’autres épreuves ?

Oui, j'ai été voir plusieurs des JO avant pour me mettre dans l'ambiance et laisser monter l'émulation. Puis, vu que nous étions que sur les 5 premiers jours, j'ai été encouragé les copains ensuite, sur l'escrime, le volley assis, le basket. 

 

“LA photo” des Jeux que vous avez prise avec votre smartphone.

Sur la photo c'est Tristan Barfety qui a été mon comparse des jeux, du coup je trouvais que cette photo reflétait bien la vie et la joie que nous avions sur le village. 

Quelle place va avoir dans votre vie ces Jeux à domicile ?

Les plus beaux que j'ai pu vivre, les plus intenses et les plus remplis d'émotion. Nous parlons d'héritage des Jeux, nous espérons que cela sera le cas et qu'ils pourront changer nos vies, changer nos modes d'entrainements et nous permettre d'être davantage soutenus, d'avantage vus ! Et surtout, pouvoir passer enfin professionnels et rattachés à notre fédération valide (FFR) plutôt que rester FFH et continuer l' "à peu près"...

 

Un mot pour qualifier votre "quinzaine" paralympique ?

Une parenthèse enchantée, sans guerre, sans politique, sans inflation, sans problème écologique, juste du sport et de l'amour, tous derrière un même drapeau. 

 

Comment s’était déroulée la semaine précédant les Jeux ?

Nous étions en stage à Vichy, avec un mélange entre entraînements pour peaufiner nos tactiques, et de cohésion avec des sorties, des moments intenses avec l'équipe, et pouvoir s'évader et commencer à créer notre "bulle" paralympique. 

 

Comment s’est déroulé la semaine suivante ?

Je suis parti en road-trip 2 semaines en Italie, histoire de couper vraiment et rester toujours éloigné du quotidien. Pouvoir redescendre de toute cette euphorie tranquillement de mon côté sans reprendre trop violemment la vie "normale" à Dijon et le "train-train" quotidien. Je l'avais vécu après Tokyo et cela avait été très dur et violent psychologiquement à vivre alors j'ai prévu en amont cette période pour être sûr de pouvoir la passer plus paisiblement qu'il y a 3 ans. La dépression post jeux est quelque chose qu'on ne parle pas assez mais de plus en plus connue maintenant et de nombreux sportifs, dont moi, l'avons déjà vécu (surtout quand nous revenons sans médaille).

Que retenez-vous de la cérémonie de clôture des Jeux ?

La pluie! Une très belle cérémonie en communion avec le public et les bénévoles. J'avais emmené une Phryges gigantesque pour pouvoir la balader dans tout le stade, faire danser et amuser les gens. Un ami avait un panier de basket, et nous avons fait le tour du stade pour faire tirer au panier le public. C'est important d'échanger avec ces gens qui nous ont soutenus, leur rendre l'émotion qu'ils nous ont donnée. 

 

Que retenez-vous de la Parade des Champions ?

Je n'y étais pas malheureusement, j'avais déjà réservé toutes mes vacances et je partais la veille en Italie. Ils nous ont prévenus un peu tard pour pouvoir m'organiser. Mais j'aurai adoré. 

 

Qu'est-ce que les Françaises et les Français doivent retenir de ces Jeux ?

La solidarité, l'amour, la communion et qu'on est capable de se réunir réellement pour soutenir notre beau pays plutôt que de râler dans notre coin. Ensemble nous sommes bien plus forts ! 

On prend date pour les Jeux olympiques de Los Angeles en 2028 ?

Bien sûr! J’y serai, nous n'avons pas eu la médaille attendue à Paris donc mon travail n'est pas encore abouti ! 

 

Le mot de la fin ?

Merci et cœur sur toi, toi qui est venu crier dans le stade ou juste devant ton écran pour nous soutenir. Nous t'avons entendu et je te dis un grand « Merci ! ». Et surtout, nous espérons te revoir sur notre prochain terrain. 

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Allez les Françaises, Allez les Français – Octobre 2024

Photos mises à disposition par Sébastien Verdin

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Olivier Marone