L’interview Accompagnement et réseau féminin : à votrE service avec « En avant, toutes ! » de l’association airelle
L’association airelle défend, depuis sa création en 1985, le droit à l’initiative et à l’entrepreneuriat pour toutes et tous. Son cœur de métier est d’accueillir, d’accompagner et de former toute personne qui envisage de créer, reprendre ou développer une activité en Limousin ou en Dordogne, quel que soit le secteur d’activité.
Pouvez-vous nous présenter votre structure et son historique ?
L'association airelle a été créée en 1985 avec la mission de soutenir les initiatives locales et de rendre accessible l'entrepreneuriat pour tous et pour toutes. Ainsi, depuis 40 ans, nous accueillons, accompagnons et formons toute personne qui envisage de créer, reprendre ou développer une activité en Limousin ou en Dordogne, et quel que soit le secteur d’activité. Cette mission se traduit par la mise en œuvre de parcours mixant rendez-vous individuels avec des conseillers-formateurs et de nombreux ateliers et formations. Nous animons aussi des rencontres entre entrepreneurs et des réseaux, comme c'est le cas pour « En avant, toutes ! », qui est un réseau que nous avons créé à destination des entrepreneures de Corrèze.
Quels sont les principaux services qu'En avant, toutes ! propose aux femmes entrepreneures ?
« En avant, toutes ! » est avant tout un espace d’échanges dans lequel les femmes peuvent partager leurs expériences, leurs doutes, leurs avancées … et ainsi se sentir moins seules dans leur aventure entrepreneuriale. Concrètement, nous animons tous les mois des ateliers de co-développement autour d’un petit déjeuner ou d 'un repas pour échanger sur une thématique particulière. Celles-ci sont choisies en amont par les participantes et peuvent être très différentes : gérer sa trésorerie, mieux communiquer, savoir s’affirmer, gérer l’échec …
Quels sont les critères d'éligibilité pour rejoindre votre réseau ou bénéficier de votre accompagnement ?
L’accessibilité est notre maître mot, il n’y a donc pas de critère d’éligibilité. Toute entrepreneure peut faire partie de ce réseau et participer aux rencontres. Celles -ci sont d’ailleurs entièrement prises en charge grâce au soutien de nos partenaires. Ce qui est aussi le cas pour l’ensemble de nos actions d’accompagnement.
Photo atelier EAT Brive 26 juin 2023 “Mon rapport à l'argent”
Quelle est la devise (ou philosophie) de votre structure ?
Nous pensons que chacun et chacune peut contribuer, quel que soit son statut social, ses ressources ou ses compétences, à l’émergence d’initiatives qui ont vocation à conditionner le bien-être individuel et collectif.
Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les femmes que vous accompagnez, et comment les aidez-vous à les surmonter ?
Les freins à l’entrepreneuriat par les femmes sont nombreux. Il a tout d’abord des biais cognitifs forts qui sont à l’origine d’une perte ou d’une moindre confiance en soi, entravant la prise d’initiatives entrepreneuriale. Il y a aussi des stéréotypes de genre et des expériences scolaires, éclairant des trajectoires différenciées entre les filles et des garçons, et ce très tôt dans les parcours scolaires. La prise de risque au sens large est moins encouragée pour les petites filles, et qui se retrouve dans leurs parcours personnels et professionnels à l’adolescence ou à l’âge adulte. Il a aussi bien sûr, une division inégalitaire du travail domestique dans les couples qui s’accompagne d’une demande – implicite ou non – adressée aux femmes de concilier famille et travail. Les femmes font alors davantage le choix de reporter un projet entrepreneurial en seconde partie de carrière, une fois les enfants « partis du nid ». Enfin, il y a des représentations collectives, historiques et sociales qui assimilent encore trop souvent l’entrepreneuriat à une activité masculine.
Bien sûr, nous n’avons pas ambition d’intervenir sur tous ces facteurs. Notre intervention se limite à outiller et former les femmes dans la création et le pilotage d’une entreprise. Ainsi, elle gagne en confiance et en compétences. Et, ce faisant, elles franchissent davantage le pas et ce de manière plus sereine. Avec « En avant, toutes ! » le sentiment d’isolement est aussi rompu ou tout du moins atténué. Ce qui, dans leur quotidien de cheffe d’entreprise, est aussi bénéfique pour leur moral.
Pourquoi est-il important, selon vous, de soutenir spécifiquement l’entrepreneuriat féminin ?
Parce que les freins évoqués plus haut perdurent. Les inégalités entre les femmes et les hommes existent bel et bien dans le monde du travail, et la création d’entreprise n’est pas épargnée. Les chiffres parlent d’eux -même :
Seul un quart des créations d’entreprise est porté par des femmes
La création d’entreprise par les femmes se fait essentiellement dans les secteurs tertiaire (9 créations sur 10), souvent les moins rémunérateurs et les moins innovant
Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui veulent se lancer dans l'entrepreneuriat ?
De croire en soi et en son idée, de s’entourer et de se faire accompagner : il existe partout en France des acteurs et des réseaux d’accompagnement. Et je leur rappellerai la phrase de Nelson Mandela qui a dit “Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends”.
Quelles sont les femmes que vous admirez le plus ?
Je les admire toutes : elles ont toutes des parcours singuliers, avec des défis personnels ou professionnels qu’elle relèvent le plus souvent sans sourciller. La pugnacité est un nom féminin ;-)
Merci de finir cette phrase : « L’entrepreneuriat au féminin est…
… un facteur d’émancipation économique et financière des femmes. Cela constitue donc un levier majeur de l'égalité qu’il faut encourager à tous les niveaux.
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Allez les Françaises, Allez les Français – Août 2025
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